6 Avril 2012
"La météo était vraiment top pour cette belle journée de fermeture pour laquelle François avait convié un mixte de carabines et d'arcs. Le trajet avait déjà été un festival de faisans et de chevreuils, et le territoire sur lequel nous nous retrouvions est purement giboyeux !
François me plaçait près de coulées aussi fréquemment utilisées par les sangliers que le périph' par les parisiens à chaque week-end (les jumelles en moins...). La configuration de mon poste : peu de zone sale, je choisis donc une tale de noisettiers pour casser la silhouette, mais 3 grosses coulées qui convergent à 10 mètres à ma gauche. Face à moi (environ 20 mètres), un fossé fréquemment longé par les animaux avec une belle souille qui mériterait une belle web-cam (spéciale dédicace...).
La chasse venait de commencer depuis peu qu'une 1ère compagnie passait la ligne des carabiniers plus haut à ma droite, accompagné d'une salve d'honneur qui en disait long sur le peuplement de ce territoire. Mais rien ne passe à mon poste. Une 2ème salve de feu nourri retentie, il faut dire qu'avec une bande coupe-feu de 60 mètres, les tireurs ont le temps d'ajuster pour les plus zen... et de vider le chargeur pour les + émotifs !
Cette 2nde compagnie arrive, les feuilles craquent à ma droite. Puis plus rien ! C'est pas vrai, ils sont retournés dans la traque !!! Non, un animal arrive sur le dessus du fossé. Une bête de compagnie, la compagnie aura éclaté ! Le vent a tendance a tourner, il s'arrête ; refuse mes 3 coulées et contourne la souille pour retourner dans la traque. Heureusement, l'émotion était à mon avis trop présente pour faire un tir serein... Puis les feuilles à ma droite sont très agitées : ce sont une dizaine d'animaux qui passent sur le fossé maintenant, bêtes rousses et de compagnie essentiellement ! Pas fous, ils suivent le 1er animal. Là, l'émotion fait place au plaisir et à une certaine frustration. Je l'aurai vécu + sereinement la fuite de ce petit monde sur ma gauche à une dizaine de mètres !!! Soudain, un animal se détache du groupe et fait demi tour. Il s'arrête sur le fossé, puis prend la coulée du milieu, YES !
Arrivée dans ma meilleure fenêtre de tir, la bête rousse ralenti nettement pour écouter le chemin à 15 mètres devant elle. Comme dans les meilleurs instants, je suis surpris par ma flèche qui est déjà parti (non, pas de sous allonge !!!). L'arc a été silencieux, l'animal n'a pas réagi. L'impact est silencieux, plein coffre. Mon voisin n'entendra que l'animal partir pour réaliser une ultime course pour la vie. Trop tard, il part en titubant sur 40 mètres, puis rend son dernier souffle. A quelques heures d'un repos printanier bien mérité, cette laie de 40/45 kg m'a fait l'honneur de quitter sa compagnie pour passer à 12 mètres de moi, plein profil à l'arrêt... La chasse pour moi pouvait s'arrêter là, ce qui fut le cas. Non sans un dernier clin d'oeil de nos suidés adorés car 3 marcassins ont négligemment abandonné leur môman pour me passer à 2 mètres.
Je profite de l'occasion pour remercier François L. de ses opportunités de chasse et de régulation. L'ambiance conviviale est toujours de mise et contribue grandement à améliorer ces instants de plaisir cynégétique."
Alban,