11 Juin 2011
"8 juin 2011, deuxième sortie de la saison sur ce petit territoire que nous partageons avec l’ami Ami David, après avoir laissé les lieux au calme suite à la réussite d’Alain dès le premier juin.
Alain guide Sébastien Epinette jusqu’à la nouvelle plate-forme « du Cosson » (affût V.I.P.) et s’installe lui-même à la désormais célèbre plate-forme « des 4 chênes » pendant que je me poste à celle dite « de la maison ». Le territoire est petit, les 3 affûts sont éloignés de guère plus d’une centaine de mètres les uns des autres mais la densité de la végétation nous sépare.
Temps un peu couvert, calme et frais, léger vent de Sud.
Vers 9h30, j’entends les pas caractéristiques d’un sanglier dans le bois situé entre mon affût et le chemin communal sablé. Le bruit approche et j’aperçois un sanglier d’une soixantaine de kilos se dirigeant vers moi. Il s’arrête et dévie vers la partie montante du bois, suivant une trajectoire en arc de cercle par rapport à mon chêne. Nouvel arrêt, les écoutes en alerte, entre une vieille cépée de lauriers et mon affût, 35 à 40 mètres… zut, trop loin.
L’animal semble très méfiant, constamment sur ses gardes. Il reprend sa marche à travers la boulette qui borde la plaine, s’arrêtant fréquemment de courts instants.
Dans la plaine, à travers les bouleaux, je vois le sanglier hésiter, aller et venir, partir puis réapparaître de manière apparemment désordonnée et enfin semble se volatiliser…plus un bruit malgré le temps calme.
Le soir au rapport, il se révèle qu’en fait ce sanglier est allé passer sous la plate-forme des 4 chênes, surprenant Alain qui s’abstient de décocher pour éviter le risque d’une atteinte trop en arrière. Puis c’est au tour de Sébastien de l’entendre tout près de son affût, mais sans pouvoir tenter un tir en raison de la pénombre du sous-bois. Par ailleurs, Sébastien aura entendu des bruits suspects toute la soirée, entre l’allée sablée et lui, de l’autre côté d’un marigot asséché.
Alors qu’il commence à faire sombre, j’entends l’ânesse de l'enclos voisin souffler bruyamment. Je tends l’oreille car ce signe nous a souvent annoncé la présence de sangliers. Puis c’est au tour du Golden Retriever de la maison la plus proche d’aboyer rageusement, pas dans ma direction, mais plutôt loin quelque part sur la droite de mon affût.
Il fait encore suffisamment jour et je décide de descendre pour tenter une approche vers l’allée sablée où il fera moins sombre qu’en sous-bois. Je descends l’arc à l’aide de la cordelette, puis descends rapidement l'échelle.
Alors que je suis en train de détacher l’arc, j’entends des pas venant des fougères se rapprochant rapidement. Je remonte à l’échelle précipitamment et commence à récupérer mon arc suspendu à la corde 4 mètres plus bas pendant que j’aperçois trois petits sangliers arriver presque sous mon arbre, pressés et agités, jouant, « grossant » ou fouillant les feuilles fébrilement…sans détecter ma présence malgré mes mouvements de puisatier…
Je prends le temps d’encocher une flèche, les trois sangliers sont constamment en mouvement, présentent des angles toujours différents, la nuit va tomber, distance 15 mètres il faut se décider !
A la décoche le sanglier visé s’effondre, cloué sur place…ce n'est pas le signe d’une bonne flèche. Les deux autres restent quelques instants auprès du blessé qui se débat maintenant en restant au sol, puis disparaissent vers l’étang.
Impossible de tenter une seconde flèche sur l’animal qui est masqué par quelques fougères…et ma dague est dans la voiture…Bravo, on voit qu’on n’est pas encore au point en ce début de saison !
Atteinte plutôt « limite », la flèche fichée dans le cou a coupé une cervicale et est bien sûr mortelle mais nécessitera une finition à la dague pour abréger…
La saison 2011/2012 commence très fort sur ce petit terrain, mais il ne faut pas oublier que pendant toute la saison passée, avec une fréquentation d’animaux équivalente et pour un grand nombre de sorties à l’affût, seuls 1 sanglier et 1 renard avaient été prélevés. Ce qui était déjà très bien, mais pas non plus une hécatombe…preuve qu’à la chasse, le facteur chance est à prendre en compte et peut-être plus encore lorsqu’on a choisi de chasser à l’arc.
Espérons que la saison qui commence nous apportera encore de belles émotions à partager entre copains!
François Sim."