29 Décembre 2014
Chevreuil à l’approche, merci Arnaud pour ce recit et felicitations
Ce matin, départ pour faire de l’approche, il pleut et le vent souffle en rafales mais sa direction est
constante.
Arrivé sur place après un quart d’heure de route, le jour pointe juste. Le ciel se dégage mais le vent
souffle fort. C’est bon pour moi.
Ce matin, je m’équipe léger, pas de superflu : mon arc, trois flèches, mes jumelles, mon couteau et
mon permis de chasse (plus du PQ pour …. On ne sait jamais).
Je prends le vent et me dirige vers un petit bois où j’ai vu plusieurs fois un groupe de cinq chevreuils :
un broc, deux femelles et deux jeunes. Le bois est encore un peu sombre mais ils sont là, à une
centaine de mètres. Ma reptation commence quand, arrivé à une cinquantaine de mètres, ils
s’enfoncent dans les ronciers. Je stoppe ma progression et réfléchis. Vite, je vais les contourner pour
essayer de couper le passage par où ils ont susceptibles de passer. Mais rien. Où sont-ils ???
Je contourne ce petit bois et reviens où je les ai vus la dernière fois et là, … Ils démarrent à vingt
mètres de moi et disparaissent dans un autre bois après avoir traversé une plaine.
Je m’arrête, fais une pause et réfléchis (je n’ai toujours pas utilisé le PQ).Je jumelle dans le bois d’en
face mais ne vois rien et je repars dans leur direction à pas de loup. Le vent est toujours en ma
faveur. Ma progression est lente et ponctuée d’arrêts pour observer…
Je suis une grosse coulée qui me conduit au bord de la Loire, dans un endroit où les 4* 4 et autres
tout-terrains s’amusent habituellement. Je pars de cet endroit et me dirige vers une ancienne
sablière inexploitée depuis longtemps qui est devenue un lieu où vivent canards, castors et … toute
une faune diverse et variée. Ce trou doit faire trois cents à quatre cents mètres de long sur cent de
large et plus de vingt mètres de profondeur avec beaucoup de végétation autour. Je m’approche du
bord en surplomb en espérant observer un castor et, à ma surprise, je vois deux culs blancs se
déplacer, ce ne sont pas des naturistes : il fait trop froid, mais bien des chevreuils. Je recule et
réfléchis à un moyen de les approcher, ma décision est prise, je m’engage dans une coulée, au milieu
des genets et des ronces. Cette coulée me fait descendre dans le bas de la sablière, j’aperçois trois
chevreuils sur ma gauche à quarante mètres. J’essaye de progresser vers eux quand je constate
qu’un bras d’eau nous sépare. Je les observe un moment et fais demi-tour pour contourner le bras
d’eau. En faisant demi-tour, j’ai perdu le contact visuel, je dois donc scruter chaque bosquet et, du
coup, ma progression est très lente, mais je sais qu’ils sont là. Je ralentis encore ma progression
quand j’arrive dans une petite cuvette que je remonte, le terrain est glissant et là, derrière, je vois un
dos de chevreuil qui s’éloigne à une vingtaine de mètres, mon bras d’arc monte dans cette direction,
il est trop loin maintenant ; un deuxième chevreuil le suit, puis un troisième et là, ma flèche part
instinctivement. Le chevreuil s’écroule et tombe dans la pente : c’est fini. La pression redescend
quand je vois sortir du bois non pas deux chevreuils, mais sept, qui s’arrêtent au milieu du pré
comme pour attendre leur compagnon qui est resté définitivement dans le bois.
Arnaud Audiguier