16 Décembre 2007
Bonjour,
Il vient de m’arriver une mésaventure que je n’aimerais pas revivre. Aussi vous en fais-je part afin d’essayer de comprendre où pouvait être l’erreur.
J’avais repéré un matin de cette semaine sur une allée à environ 50 mètres de moi un groupe de chevreuil alors que j’étais perché (tel un faisan…) sur la branche d’un chêne. Je quittais quelques minutes plus tard l’endroit en ayant « apprêté » une autre branche et taillé quelques fenêtres de tir et décidais le lendemain de m’y installer confortablement. Ce poste était à environ 15 mètres de l’endroit d’où étaient sortis 3 animaux la veille. A 8h30 précise, comme la veille ( !!!) un premier animal sortait sur ma droite à environ 15 mètres, se retournant régulièrement comme pour attirer le second. Cette chevrette avançait doucement et s’arrêta sur l’allée, dans ma fenêtre de tir. Le second animal, un chevrillard déjà bien portant sortait mais un peu plus loin et pas dans ma fenêtre de tir. J’avais, avant leur sortie des brémailles, armé mon compound et ne détachais plus mon regard de ce premier animal. Je décidais de décocher ma flèche (carbone équipée d’une tri-lame snuffer aiguisée façon rasoir) alors que l’animal était à 18 mètres et de ¾ arrière. L’atteinte était, comme voulu, de ¾ arrière et l’animal partit au petit galop et sans gêne avec 20 cm de flèche qui sortaient au niveau des côtes et orientés vers l’avant de l’animal en descendant. Le second animal partit également mais à l’opposé. A ce moment-là, j’exultais. Tout s’était déroulé comme je l’avais prévu et ce moment était la « récompense » de plusieurs jours de sortie par -1°. Cet animal m’avait paru avoir « cassé du bois » dans sa fuite et s’être arrêté 50 mètres plus loin dans une partie sale. Je redescendais de mon arbre 15 minutes plus tard et rentrais chez moi chercher un bracelet. 30 minutes plus tard je revenais sur les lieux et commençais à chercher quelques indices et pensais que cette atteinte allait me permettre de retrouver l’animal au bout de quelques dizaines de mètres. Je ne trouvais aucun indice (je suis daltonien ++, pas bon du tout pour un archer) et arrêtais ma recherche 50 mètres40 cm du sol et surtout une entaille sérieuse de l’écorce et du bois qui allait en remontant provoquée par quelque chose de très coupant. La pointe de ma flèche semblait être la responsable de cette entaille. La piste formait un arc de cercle très large sur la droite.
J’appelais un conducteur de chien de sang accompagné d’un rouge de Bavière qui commencèrent leur quête à 11h30 (soit 3h00 plus tard). Des gouttes de sang furent trouvées dès l’anschuss (quand je vous dis que je ne vois pas les couleurs …) et au sortir d’un fossé qu’avait traversé l’animal, nous découvrions sur un arbuste beaucoup de sang à environ
Le chien et son maître, mis plusieurs fois en défaut, retrouvaient immanquablement la voie. La recherche qui commençait aller durer 3h00 et s’étaler sur environ 3 km. Aucune reposée n’était constatée, tout juste quelques gouttes de sang très rapprochées qui semblait témoigner que l’animal s’était arrêté quelques instants à deux reprises. Dans un taillis très sale, le chien changea d’attitude, aboya (il ne l’avait jamais fait auparavant) et était très excité. Son maître pestait et rageait de savoir la flèche très certainement encore dans le corps de l’animal. « Si j’avais la flèche en main, cet animal serait pris dans quelques minutes ! » s’exclama-t-il. Il connaissait le comportement de son chien sur un chevreuil blessé et ne voulait pas, en lâchant son chien lui faire courir le risque de se blesser sur la lame. La recherche était passionnante car le conducteur, conscient de mon « handicap » me faisait signe de placer un morceau de papier sur une branche chaque fois qu’il trouvait une goutte de sang qu’il me faisait voir ensuite. Lors des nombreuses mises en défaut, j’étais abattu tandis que le maître revenait inlassablement à la dernière goutte et retrouvait toujours la voie (vous connaissez la devise des conducteurs de chiens de sang !!). Et chaque fois qu’il retrouvait la voie, je retrouvais le moral. plus loin. Nous arrêtâmes la recherche très frustrés après 3h00 de recherche et environ 3 km parcourus toujours aux basques de cet animal.
Nous rentrâmes chez moi nous restaurer et faire le point. Nous appelâmes d’autres conducteurs et chasseurs pour leur relater nos mésaventures. Les avis déjà exprimés sur la question sont les suivants : la recherche aurait débuté trop tôt, l’arc utilisé ne serait pas assez puissant (55 livres) et n’aurait pas permis à la flèche de traverser de part en part l’animal, l’atteinte n’était pas sur une zone vitale (ça semble très vrai puisque l’animal a parcouru au moins 3 kilomètres), la tri-lame sur un tir de ¾ arrière peut faire dévier la flèche de sa trajectoire ou ne pas pénétrer correctement….
Encore abasourdi par l’issue de cette journée, je vous sollicite afin d’essayer de comprendre. Certains d’entre vous ont-ils déjà vécu une mésaventure similaire ? Merci de m’éclairer de vos lumières.