15 Juin 2010
Foutue météo!
Nous devions faire une sortie au ragondin sur le canal d'Orléans avec Poch vendredi soir dernier. Un orage nous en empêcha.
Nous décidâmes de remettre notre sortie au lendemain.
Poch ayant repéré quelque fréquentation de sangliers sur son territoire, finalement il décida plutôt d'un rendez-vous chez lui vers 20h30.
Après nous être désaltérés, chacun prit son poste.
Poch me désigna un tree-stand depuis lequel j'avais précédemment aperçu 4 sangliers.
Haut perché, ce poste est difficile à tirer, mais permet d'échapper à la vigilance des animaux.
Vers 21h, j'aperçu une belle martre qui anima mon début de soirée et disparu rapidement.
Beaucoup plus tard, alors que la luminosité baissait déjà, j'entendis ces pas si reconnaissables dans les feuilles pourtant encore humides...pas de doute...des sangliers.
Une laie et deux jeunes bêtes rousses se présentent dans des conditions qui me paraîssent optimales, bien que de face au tout début...et là:
Buck fever!!!
Comment est-ce possible?
Paralysé! Bloum-bloum! Ma cage thoracique va exploser...ou bien ma tête, je ne sais plus...
Impossible d'armer, de me concentrer...
A quoi bon ces centaines de flèches d'anthologie tirées à l'entraînement, froidement, dans mes cibles en mousse...si c'est pour se retrouver impuissant au moment de l'action suprême?
A quoi bon ces dizaines et dizaines de sangliers que j'ai servis à l'épieu ou à la dague dans des conditions souvent plus ou moins rocambolesques?
Le sol ameubli par les pluies des jours derniers leur laisse le temps de vermiller autour de mon affût tranquillement pendant des minutes qui me semblent interminables.
Respirer profondément...ce n'est pas possible, ces coups de boutoirs dans ma poitrine vont trahir ma présence...
Encore quelques minutes et puis, enfin, zénitude...armer, visette, pin, oreilles, un peu au-dessus, décocheur et fouac c'est parti je n'ai pas réfléchi, j'ai juste senti que c'était le moment.
L'encoche lumineuse m'indique que le point visé est atteint. Le petit sanglier rue, se débarrasse de la flèche après qu'il ait été traversé et s'effondre raide mort à peine 2 mètres plus loin.
Un grand soulagement enfin et je reviens sur terre.
Je descends du tree-stand et peux enfin toucher mon premier sanglier à l'arc.
J'ai ensuite regagné la maison où j'ai attendu Poch pour lui annoncer la bonne nouvelle.
Un grand merci à Poch pour m'avoir permis de vivre ce moment inoubliable de ma carrière de chasseur!
Un tir efficace? la preuve... NO COMMENT
La photo des 2 compères, impossible de savoir qui est le plus heureux