Deux premières ! Pour Eric ...

Eric, a eu l’occasion de retourner sur les Terres d’Aquitaine, chez le célèbre Frère Loup, afin de tenter à nouveau de chasser le chevreuil dans une région surnommée la Gaspardie Orientale.
Ce week-end fut le week-end des premières fois! , oui deux premières ! Pour Eric


« Arrivé le vendredi, le soir même nous sommes parti à la rechercher de quelques chevreuils !en Gaspardie les chevreuils m'ont réservés un bel accueil!
Vincent me fait découvrir ce secteur, il partage son expérience, à travers de nombreux récits sur cette zone, la Gaspardie c'est très grand et encore plus jolie!
La soirée débute par une approche sur un brocard, qui sorti d'un fossé en toute tranquillité, puis à notre grande surprise se coucha dans un chaume de maïs à moins de 100m de nous, nous ne sommes pas à bon vent, mais nous pouvons faire une partie du chemin, il pourrait faire le reste ?
je fais le plus gros du chemin, mais une rafale de vent plus forte que les autres le met en alerte, il est maintenant debout et regard Vincent qui est resté allongé à l'entrée du champ caméra au point!
À nouveau le vent forci, il n'en faut pas plus à notre brocard d'un soir, plutôt joli, pour s'éloigner en aboyant, il ne nous a pas clairement identifié, il restera à vu dans le chaume pendant quelques minutes.
Lui en fuite et nous heureux de cette première mise en jambes!         Et la soirée est loin d'être finie!

Cette petite approche, que l'on savait difficile me donne envie de plus encore!
Nous voila repartis en chasse, de l'autre côté de la cuvette ou nous somme, bordée de grands bois, se trouve un petit groupe de chevreuil, ils glanent dans un chaume de maïs, cette fois nous somme à bon vent.
Au centre du chaume, ils sont inaccessibles, loin de se résigner nous remontons le champ en rasant le bois, toujours à bon vent l'exercice semble facile, mais le petit groupe c'est mis en mouvement, deux remontent le chaume, à environ 100m parallèlement à nous.
Ils se rapprochent du bois qui forme un angle à 90° par rapport au chaume, nous ont-ils entendu ?, en tous cas ils accélèrent et entre dans la bois, flute, pas pour cette fois ! On se relâche puis marchons tranquillement vers un chemin qui entre dans le bois à l'angle du champ;
à 2m du bois Vincent stop et m'ordonne d'en faire autant, un chevreuil est ressortit à moins de 30m de nous et aussitôt bondit dans le bois, un aboiement retenti plus loin, il n'est pas seul, ont se tien prêt!
Les minutes passent, notre passion nous pousse à la patience, la nuit nous enveloppe maintenant, il est temps pour nous de prendre le chemin du retour.

 Samedi matin, levé presque de bonne heure , je dépose Vincent sur son spot, pour ma part je retourne à Petito , à l'extrême nord ouest de la Gaspardie , là où en août j'avais blessé le brocard boiteux, j'attend que le jour se lève sur l'échelle , au centre du bois et il ne tarde pas a venir , le jour.
J'espère en secret le revoir ce brocard!
Le temps passe et rien ne bouge , à part des écureuils qui se montrent quelques peu tapageur , je prend un malin plaisir a les observer;
il est temps pour moi d'aller voir ailleurs, je descends vers le bas du bois le long du ruisseau , là où tout a commencé, et où Vincent a installé une tente d'affût, je la rejoint et m'installe une petite heure , la aussi rien ne bouge , des fourmis dans les jambes je reprend ma route , comme j'aime, tout doucement, je remonte le ruisseau et arrive dans une zone que j'avais remarqué en août , elle suscite mon intérêt, bordée d'une coupe elle voit se rejoindre de nombreuses coulées , là ou le ruisseau est sauté par les animaux , c'est le seul coin ou les coulées sont vraiment fréquentées, je m'installe un petit moment et commence a échafauder un plan pour la soirée.
Il est l'heure de retrouver Vincent!

Arrivé avant lui sur le point de rdv, je prends le soleil et me délecte de quelques prunes que la saison a rendu délicieuses et la fraicheur du matin exquises, on a la vie que l'on se fait "chasseur cueilleur"; mais voilà Vincent qui m'arrache à mes pensées Gaspardiennes !

Après le repas du midi, je demande à Vincent, s’il est possible de poser un tree-stand dans la zone où j'ai fini la matinée?
Il me dit, plutôt que d'y aller, déranger le secteur pour y retourner deux heure après, il y a beaucoup plus simple, utilise un auto-grimpant !
Oui! bien ! Je n'ai jamais chassé avec ce type de matériel !
Et à la formation que l'on avait faite avec l'asso "qui de plus était vraiment top" et bien je n'avais pas pris le temps de l'utiliser.
Donc petite mise en service avec Vincent, je m'informe sur la capacité de charge de l'auto-grimpant, Vincent me répond, 300lbs, après une petite conversion: oui, ça devrais passer pour quelques kilos et me voila près pour l'affût du soir.

l'heure tourne , en route , je dépose Vincent et arrive sur Petito, je me prépare j’installe l'auto-grimpant sur le dos , ça va c'est cool ce truc on pourrait chasser à l'approche avec , mais c'est pas le but de la soirée, j'arrive sur la zone ou je veux affûter , tout est calme, je me trouve au pied de l'arbre que j'ai choisi , bien droit sans branches basse, je dispose l'équipement comme Vincent me là montré , je stress un peu , personne pour me dire si je fais bien ou pas!
Voilà j'y suis, en haut ! Cela c'est bien fait sans trop de bruit, le côté pratique de l'engin, c'est que l'on peu changer son orientation même arrivé en haut ou pendant l'affût, en tout cas pour ma part tout est nickel !

La situation est top dans un rayon de 20m j'ai plusieurs coulées, le passage du ruisseau, et la coupe de bois où les chevreuils viennent viander !
Il me reste à être juste patient.

Le temps passe et rien ne bouge, la douceur du temps me permet d'être vigilant, c'est un plaisir d'être là!
Donc je fais durée la chose, je veux être sur de ne rien loupé de la soirée, et pourtant elle s'avance de plus en plus cette soirée, il est temps de descendre ; rien n'est venu, je suis un peu déçu et ses situations font elles aussi parties de la chasse.
Aller hop, position auto-grimpant, mode descente, c'est un jeu d'enfant !
Au pied de l’arbre, je me le remets sur le dos et remonte le valons, dans le dernier secteur boisé, un chevreuil détalera, et oui il était là!

Je charge le stand dans le coffre, je trouve que se matos est vraiment top, léger, facile à mettre en œuvre, on peut même chasser avec quant il est calé sur ses épaules, je crois qu'à Noel ...

Comme je vous l'ai dit plus haut, ce soir se fut une première pour moi!
Demain est un autre jour, un jour de chasse !

Dimanche, la météo nous promet une belle journée, c'est également jour de chasse pour les chasseurs du secteur, cela peut être bon comme mauvais pour nous !
Une chose est sûre, tout sera brassé aujourd'hui.
Nous sommes partis de bonne heure ce matin, il fait encore noir quand nous pénétrons dans le bois pour regagner nos affûts, nous sommes sur le secteur où nous avons approchés vendredi soir!
Je regagne le tree-stand sous les indications de Vincent, qui lui rejoint le tree-stand de Pierre, qui le 18 septembre a fléché un superbe brocard !
Je me mets en place et sans le voir je suis la progression de Vincent, qui se fait copieusement aboyer!
Au moins il y a des chevreuils.
Dans le bois le jour a du mal a se lever, aux premières lueurs je donne un coup de télémètre et découvre la zone que je ne connaît pas , soudain du bruit, je prend mon arc et me relève , trop loin , trop sombre, je ne peux identifier l'animal!

Il fait bien jour maintenant et les premiers coups de fusils retentissent, ça parle, ça cri, les chiens mènent, il se pourrait bien que nos rabatteurs d'un jour sans le vouloir nous pousse quelques animaux.
et c'est effectivement le cas , soudain surgi dans mon dos , un lièvre , il vient de descendre le bois par le chemin que nous avons nous même empruntés, il c'est arrêté et se montre très vigilent , je ne tir pas les lièvres , de plus on n'est pas sur la commune de Vincent qui possède des bracelets mais la réciprocité pourrait fonctionné , je me contente de le regarder il m'offre un petit intermède dans mon attente du brocard éventuel , puis il entre dans le bois et passe a quelques mètres du tree-stand, c'est alors que je constate qu'il est blessé , son épaule saigne abondamment, tout de suite je pense à un tir d'achèvement.
Le temps pour moi de me lever, prendre mon arc, armé, le lièvre a déjà fait une quinzaine de mètres,
je décoche et passe un poile derrière, dommage, j'espère qu'il sera repris plus tard par des chiens, si ils passent par là!

Le temps passe et rien ne vient, si ce n'est le petit Pérosa, qui me surprend, car il est remonté sans faire un bruit et il m'observe depuis un moment. Il me signal que mon camo est très efficace, car s’il n'avait pas su où était le tree-stand, il aurait cherché longuement !

Nous rentrons sur Esclottes, laissant l'endroit aux autres chasseurs !

la journée se passe chaudement, la soirée est déjà là , et oui il y a tellement le chose a faire, essai de matos, vidéos , magasines , enfin bon vous savez ce que c'est , on parle... on parle...

du coup je ne suis pas en avance pour aller affûter, j'irais seul à la chasse , Vincent n'est pas très motivé , il a du boulot en retard et n'est pas très partisan des soirs de chasse général , surprenant en Sologne c'est plutôt bien , après le ramdam les animaux se remisent !

Je rejoins la zone du matin, arrivé sur le chemin en face du tree-stand, j'hésite longuement, ici je serai dans le noir plus tôt, alors qu'en bas sur le tree-stand de Pierre, là où était Vincent ce matin je profiterai d'une plus longue soirée.
Je poursuis mon chemin, et m'installe sur cet affût, la vue est bien dégagée, il se trouve en lisière de bois donnant sur un grand chaume de maïs, on peut même tirer dans le sous bois derrière, des espaces ont été aménagés, tout cela très bien pensé !

Je donne un coup de télémètre, prend mes marques et commence mon attente.
J’ai vu sur le chaume la haie et le fossé, où l'on avait débuté le séjour et l'approche d'un broc à mauvais vent.
Brocard que Vincent avait revu le matin même en compagnie d'une chevrette ;
je suis bien ! Mon esprit comme mon regard vagabonde aux alentours !

Le temps change, le vent se lève, le ciel se couvre.
Cela tourne presqu'à l’orage, les couleurs nous plongent dans une ambiance tragique!
Le vent forcit vraiment, je suis chahuté sur le tree-stand, et maintenant la pluie, la soirée va être plus longue que prévu, d'un autre côté c'est plutôt sympas d'être un peu bousculé par les éléments, une certaines manière de nous rappelé notre fragilité !

Le temps se calme, seul le vent résiste au calme des soirées Gaspardiennes !
Soudain surgit de nul part, un petit broc, déboule sur ma droite dans le bois sous le vent !
je suis surpris incapable de réagir, il est calme , il avance, 14m , je me redresse prend mon arc , une flèche est encochée , je me tourne vers lui , moins de 10m , il s'est arrêté derrière un arbre ,un arbre renversé , maintenant il fait sa toilette , j'ai pour vision les deux pattes avant , son torse , une parti de son cou .
Je commence à armer, mais je suis gêné par mon harnais, la sangle qui me rattache à mon arbre, trop tendu !
Le brocard avance à nouveau, il se dirige vers mon arbre !
Il passe maintenant sous le tree-stand, je le vois entre mes pieds!
Je suis tourné du mauvais côté, il va sortir sur le chaume !
Je dois me tourné à nouveau, il ne ma pas entendu, il est maintenant sur le chemin en limite du chaume.
Il ne bouge pas, se contente de regarder à droite et à gauche !

D’où je suis je le vois dans toute sa longueur, 5m!
Comme un automate la séquence de tir se déroule, je prends ma visée, mon point se pose sur son dos, si je tir maintenant ma flèche sortira entre les pattes avant !

Je suis surpris par la décoche!

Ma flèche le frappe!
Il s'écrase au sol et rue, ma flèche a disparue dans son coffre !
Il détale comme une bombe, saute le fossé sur ma gauche, fil ventre à terre le long du fossé et se jette dedans à environ 40m de moi, trois hurlements retentissent ! Plus rien ne bouge !

19h22 ... !

Je regarde autour de moi, hagard !
Je cherche un témoin, qui pourrait me dire que tout cela est vrai !

Ma flèche est plantée dans le sol, cassée au deux tiers, du sang partout, de là où je suis je vois la piste de sang jusqu'au fossé, large et épaisse !

Une grande émotion me compresse la poitrine, je suis partagé en la joie et la culpabilité !
10 ans, cela fait 10 ans que j'attentais se moment, je ne sais plus quoi penser !
J’ai envi de pleurer, je verse peut être déjà des larmes, ému à outrance par ce petit brocard qui m’a terrassé!

Je viens de vire le meilleur de la chasse à l’arc, un animal tiré dans de bonnes conditions et qui tombe à vue ! De quoi le vivre pleinement, encore plus fort, sans angoisse, ne pas le retrouver !

J’appel Vincent, nous viendrons le chercher tout les deux, mais avant cela, je me dirige vers le fossé, où mon premier brocard m’attend, pour vivre un moment qui n'appartient qu'à moi!

Merci Vincent...

 

Comments

[Franck M]

Bravo Eric pour une première elle est réussie...