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ASCAL 45

Cerf du bout du monde... enfin de loin

Le gibier local ne lui suffit plus : Jean-Pierre est allé taquiner le cerf de Java de l'ile Maurice. Manifestement la reussite etait au rendez-vous avec un paysage paradisiaque qui ne gache rien du tout

Encore félicitations, ca valait bien ton absence à Isdes

JP-et-son-Java.jpg

Voici le recit de Lio, son guide de chasse (cf www.archasse.com)

La chasse permet les rencontres, les échanges et les émotions; elle rapproche, elle stimule, elle provoque la connaissance. C’est ma raison de vivre et d’être, de comprendre, de rechercher, d’accueillir, de me tester. Elle me permet de me mettre des défis, des challenges, d’écouter mes sens, d’en développer d’autres, de les mettre en exergue, de continuer à y croire, de se motiver.

La chasse est tout pour moi et mon métier m’apporte beaucoup de ces sentiments, partager est essentiel, un sourire, un geste, une connivence, un regard dans la même direction, une poignée de main chaleureuse, des rires… Guider est essentiel pour moi c’est un nouveau challenge à chaque fois renouvelé.

Jean Pierre est avec moi aujourd’hui il me fait un grand honneur de m’avoir choisit pour lui faire approcher ces démons ET ces anges de cerf de Java à l’ILE MAURICE…

La première journée rien, du moins beaucoup de cerfs, mais trop loin et jamais celui escompté. Nous rentrons bredouille mais avec beaucoup de motivation.

Le lendemain deuxième journée de bonheur au milieu de ce territoire merveilleux, nous décidons de prendre un affut mais le vent tournant ni changera rien, pas de cerf. Nous sortons de notre couche et arpentons la foret primaire. Nous descendons escaladons presque cette jungle inhospitalière mais qui n’a de primaire que le nom car aucun serpent, aucun insecte piqueur, aucune maladie à l’horizon, juste nous, la foret et eux, nos cerfs tant convoités dont le moindre bruit, la moindre odeur, le moindre geste nous fais regretter d’être aussi humain !

Nous descendons pour retourner au camp car il fait chaud et nous avions prévu de faire une pose. En chemin, Saint Hubert en décide autrement, trois énormes cerf de Java se prélassent en plaine, juste entre les palmistes. Le vent est bon on se regarde, mon collègue Julien et l’épouse de J.P reste en haut et nous regardent partir en direction des trois comparses. Nous arrivons à mois de 40 mètres des cervidés ! C’est magnifique de voir vivre un cerf sans qu’il se doute de notre présence. L’un d’entre eux vient même à 34 mètres se coucher devant nous et nous l’épions, nous le regardons dormir, rêver même !
Durant 5 heures, durant 5 longues heures, nous resteront à moins de 40 mètres mais toujours à plus de 35 ; sans pouvoir bouger une jambe ni faire un mètre dans quelques directions que ce soit ! C’est à eux de faire le premier geste, le premier pas et ce n’est pas le grand pacha et ses 35 pouces de longs (89 centimètres) qui fera le premier geste. Il part au contraire en gardant bien à l’esprit de rester à 35 mètres de nous tandis que J.P est calé à 30 !!!

Déçus mais pas dégoutés nous continuons sur un autre grand cerf quelques centaine de mètres plus loin, mais un lièvre du Japon en décidera tout autrement. Il part dans nos jambes pour ruer dans celles du vieux Bayard provoquant la fuite sans raison mais bien réelle du cerf ravalant…

Le lendemain changement de programme, à 05h30 nous surprenons la vie sauvage, les oiseaux, les perruches, les chauves souris géantes fatigués de leurs nuits mais repus du nectar délicieux des Mangues, des Litchis ou autre Jacquiers…

Les cerfs sont en nombre et se préparent à rentrer eux aussi la panse pleine de verdure.

Les approches se succèdent nous longerons même un canal les pieds dans l’eau pour essayer d’approcher un cerf se reposant de l’eau jusqu’au cou. La encore, un jeune daguet révélera notre présence au harpail qui s’enfuira pour s’arrêter en prairie sous un soleil de plomb. Il est déjà 09h00 !

Nous déjeunons et faisons un grand honneur au bacon et aux œufs qui remplissent notre ventre après ses 3h30 d’approches.

Un gardien vient à notre rencontre pour nous dire que sept gros cerfs sont en train de viander le long du bois ! Il ne nous en faut pas plus pour prendre la route et de trouver en effet mais en pleine foret déjà, les grands cerfs. L’un d’entre eux nous voit et part déjà se réfugier. Nous continuons et ne baissons pas les bras. Nous sommes trois liés derrière eux et bien décidés à ne pas laisser la chance nous quitter une fois de plus. Les cerfs se sont reposés. Le vent est relativement bon, nous montons la pente pour arriver derrière eux, leurs bois se distinguent des hauts palmistes. Ils avancent mais nous aussi. Je prends J.P avec moi, il est calme comme toujours, confiant et une de ses flèches quitte son carquois, le noc-set vient épouser la corde, la main se cramponne à l’arc, le déclencheur mord la corde et les muscles se préparent. L’œil aussi… La prospection ne peut pas continuer, un grand précipice de 10 mètres de haut nous empêche toute tentative de poursuite. Je fais un signe à Julien et il comprend tout. Il fait un détour pour couper leur route et se mettre sous le vent peut-être ainsi nous reviendront t’ils dessus ?

10 minutes s’écoulent et la magie se produit, les cerfs arrivent et s’arrêtent en dessous de nous mais en groupe, impossible de tenter une flèche.

J.P le sait, il est armé et attend. Une minute se passe s’est peu, mais tellement trop lorsqu’on arme 70 livres ! Je lui demande de raccompagner son arme dès que les cerfs auront la tête tourné. C’est ce qu’ils font tous ensemble.
J.P peut se concentrer à nouveau. J’en profite pour lui chuchoter la distance :
- « 22 mètres mais prend ton pin’s 20 mètres, ils sont très en bas et pousse tes fesses en arrière! »

Ca commence à bouger de nouveau. L’un d’entre eux, le plus long et surtout le mieux placé, se tourne et présente un superbe profil droit à son prédateur.
Il arme, petit moment de tension, je filme la scène et la flèche part déjà pour terminer sa course dans les flancs du vieux cerf amaigrit par la saison de brame…

Il part mais déjà ne forlonge plus les autres, ses camarades qui devant ce bruit, le quitte déjà comme la mort qui l’emporte si vite.

Il fera 70 mètres à fond de train pour une envolée plus rapide vers de nouveaux troupeaux…

Il est là, et git, la tête renversée dans la rivière sur une coulée qui l’emportait depuis plus de 10 ans !

J.P est heureux, moi, encore plus ! Sa flèche bien que je la pensais plus basse a traversée les deux poumons et touchée le cœur.

Bravo, ce calme et cette gentillesse t’honore. Tu peux être fiers cher J.P d’avoir fais cette approche ce séjour et ce gibier, un très vieux cerf en guise de cerise sur un gâteau au gout de mérite et de fierté. Fiers je le suis pour toi car tu as assuré et c’est chose rare, car l’émotion est intense et l’art difficile en ces occasions.

Bravo, nous garderons cela longtemps en nos mémoires et j’espère que les souvenirs seront nombreux à partager ; l’arc à la main car si l’intensité de nos émotions passent par la difficulté de la recherche, l’arc en est le garant et le gibier le promoteur.

Ton ami. Lionel.


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F
Wahou,super chasse,super récit,bravo Lionel,merci Lio.<br /> <br /> A+,phil&bab.
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